2007-03-20

Manali


Alors, c'est décidé, je part avec Mathieu, Brice, Lia et Laurence à l'assaut des montagnes enneigées de Manali pour tenter d'y glisser un peu, du moins c'est ce que je crois.

Je quitte Dharamshala sans regret. En fait, je suis vraiment content de partir, de sortir de mon illusion de paradis terrestre perdu pour enchaîner sur la vraie vie, sur l'aventure. Et puis, maintenant, je peux dire que j'ai des nouveaux amis "permanents", ils seront là pour plus qu'une ou deux journée.

On prend nos tickets de bus et on rencontre une mignonne petite indienne qui nous fait vite comprendre que l'amour n'a pas de language. Elle est toute jeune encore, ce qui fait que ses parents ne l'ont pas encore entrainée à se tenir loin des hommes et des étrangers. La petite nous accompagne avec son sourire et ses blagues enfantines durant l'attente du bus.

Voila la coquine en photo:

Il arrive, on est tous fébriles, on part à l'aventure avec une bande d'inconnus et on s'en va encore plus haut dans l'himalaya, à 2 200 mètres d'altitude.

Arrivé dans le bus, on constate que la randonnée sera pas facile. Le confort est plus que sommaire, il n'existe tout simplement pas. Le taux d'humidité frôle les 110%, la porte du bus ne se ferme même pas (!), le moteur fait un bruit d'enfer et pour terminer je me demande encore s'il avaient inclu une quelconque suspension pour amortir toutes ces bosses qui ont matraqué ma colonne. Rajoutez à ça mes 6 pieds de grandeur et mes genoux dans le front.

J'oublierai jamais cette randonnée de bus là. En fait, une chance qu'on voyageait de nuit parce que je serais mort d'une crise de coeur en voyant tous ces ravins, sans présence de garde-fou (le terme sécurité en Inde prend un tout autre sens...) , à environ 1 mètre de ma fenêtre.

Un autre problème commençait à ruiner mon voyage: Depuis quelques jours, j'étais presque tout le temps atteint de la maladie du touriste. La bouffe indienne me faisait vraiment pas. J'avais environ 50% de mes forces habituelle pour vivre mes journée et croyez-moi, ça en fait pas beaucoup pour avoir du plaisir.

Puis, quelque part entre deux montagnes, le bus s'est arrêté pour faire une halte. Je suis sorti dehors avec les gars pour fumer un pètard et manger une orange. Tranquillement, j'ai levé la tête vers le ciel... jamais de ma vie j'aurais cru voir les étoiles aussi grosses et éclatantes. Peut-être que c'était à cause de l'altitude, peut-être aussi à cause du peu de lumière aux environ, jamais j'oublierai ce moment là.

J'étais malade, j'avais froid, j'avais aucune énergie. Mais à ce moment là, j'ai senti que j'avais touché la liberté totale. Je pouvais pas être dans une situation plus folle/magnifique. J'étais au bout du monde en train de regarder les étoiles à côté d'un bus pourri avec des français et des belges à mes côtés.

Ensuite, ya bien fallu remonter dans le bus. Nous sommes arrivés à Manali dans la nuit. On a pris un petit taxi et on s'est dirigé vers une petite ville tout près reconnue pour ses sources chaudes. On s'est trouvé un petit hôtel par cher (même pas 1$ la nuit) et on a passé le reste de notre nuit là. Ma chambre n'avait pas la moindre trace de chaleur, j'ai donc dormi avec 3 couches de vêtements et mon sleeping bag à une température de -10 celsius. Ça faisait partie de l'aventure je suppose.

De toute façon, quand tu viens de te taper un voyage de 8 heures dans des conditions aussi confortables, ya pas grand chose qui pourrait t'empêcher de dormir...

Mon ami Bill me l'avait bien dit dans l'avions: India's gonna blow your mind, again and again..

6 commentaires:

Marc-Alex a dit...

À quelle âge as-tu fait cette expédition ? Voilà qui doit instruire grandement sur la vie et l'ouverture sur le monde ...

Medic a dit...

je me souviens d'une randonnée en camionnette dans les montagnes du Pérou qui m'avait foutu la chienne

My a dit...

L'homme s'habitue vraiment à tout! En connaissant le confort de l'occident, ça doit être très dépayant, mais trop enrichissant.

L'intense a dit...

@Marc-Alex: L'an passé, donc à mes 20 ans!! Mettons que j'ai pas mal moins de préjugés, surtout sur les musulmans dont l'image occidentale est totalement contraire à ce que j'ai pu constater en Inde comme au Maroc

@homme au kilt: En effet, ces pays la n'ont pas de concept sécurité sur leur route, mettons qu'ils ont d'autres priorités plus urgentes.

@My: C'est un autre genre de vie ouais, une vie plus confortable dans d'autres aspects aussi importants selon moi qu'un divan moelleux. Malgré que je dédaigne pas le divan moelleux, loin de là :P

Léa a dit...

Je me fais prendre a chaque fois...A chacun de tes recit je ne peux faire autrement que de m'y voir, de m'y sentir... Tu es vraiment un raconteur hors pair!

Mystic Haze a dit...

Merci..

Il est facile avec toi d'y être. J'ai vu les étoiles au travers tes grands yeux...;)
J'ai senti ton mal ainsi que ton respire.

Mon manque d'air c'est rassasié un peu. :)