2009-01-23

Fille de joie

Des fois, ici, dans cette orgie de bruit, de lumière, de sons, de gens, j'arrive a me perdre. Autant je peux aimer la ville pour toutes les possibilités dont elle regorge, autant par moment je m'y sens confus et je n'ai aucune idée où donner de la tête. En son sein émerge de grandes idées, une conscience sociale et planétaire qui me fait plaisir à sentir et pourtant par endroit elle me fait vomir par son individualisme, par cette manière que se mettre des oeillères de tout ce que l'oeil de ses habitants ne veut voir, sûrement de peur d'être aspiré.

J'adore cet endroit, c'est un océan de contradictions, comme je peux l'être.

2009-01-20

Dans le sang et dans l'oubli

Je n'en reviens toujours pas de ce qui se passe dans la bande de Gaza et je n'en suis même pas étonné. Ces deux affirmations semblent assez contradictoires dans une même phrase, j'en conviens. Ce qui ne m'étonne pas c'est que les combat reprennent pour une 50e fois, c'est du déjà vu, même si cette fois les attaques ont pris une mesure disproportionnée.

Ce qui m'étonne par contre, c'est toute cette justification qui passe par le concept tu terrorisme. Je crois que c'est bien le mot qui va définir la première décennie des années 2000. Il y a quelque chose qui me chicote, qui me turlupine l'esprit, un concept qu'on essaie d'implanter subtilement dans ma tête et qui me reste pris dans la gorge. Comment on peut affirmer qu'en ce moment Israël ne fait pas régner un régime de terreur à Gaza?

Selon wikipedia, le terrorisme se définit comme l'emploi systématique de la violence (attentats, assassinats, enlèvements, sabotages...) à des fins politiques, de telle sorte que leur retentissement psychologique – terreur et peur – dépasse largement le cercle des victimes directes pour frapper l'opinion publique concernée.

Il est généralement admis que le terrorisme est une arme des faibles contre les forts (guerre asymétrique).

Je ne vois pas ce qui est pire entre semer la terreur par un groupe organisé ou par un état. Grossièrement, c'est comme si on me disait que les petits n'ont pas le droit d'attaquer les grands. Dans la vie, votre grand-mère vous le dira, on s'arrange avec les moyens qu'on a. Je déteste entendre les portes paroles d'Israël utiliser le spectre du terrorisme. J'en ai marre de ce mot. On l'utilise comme on le veut bien. On devrait le bannir.

Ce qui me dérange le plus, c'est qu'on est assez généralement dégoûtés par la conduite d'Israël dans cette attaque, mais qu'on tolère très bien le tranquille génocide des amérindiens qui s'opère dans notre province et notre pays depuis déjà quelques centaines d'années. C'est facile de dire que ce n'est pas la même chose. Nous, on préfère les laisser crever en leur donnant un chèque de pension et en mettant dans des réserves où le chômage est le double, où les possibilités d'avoir un futur décent sont minimes. Il y a quelques dizaines d'années, on les placait dans des pensionnats où de joyeux prêtres à la soutane légère se chargeaient (ou plutôt se déchargeaient) de leur éducation. Maintenant, ils sont brisés et ne comprennent plus où est leur place, ce qu'ils doivent faire pour redevenir. Est-ce qu'on peut vraiment redevenir? J'en ai marre qu'on crache sur nos voisins sans se regarder vraiment le nombril (Parce qu'en général on trippe juste de voir comment on est beau, bon et bien pensant...on s'arrête rarement au côté sombre)

Nous aussi on a notre bande de gaza, seulement elle a bien plus que 60 ans...

2009-01-08

Parce que

Parce que mes doigts n'en peuvent plus de ne plus éffleurer le clavier, je me risque, ici, à réanimer le temps d'un texte à la fois ce cadavre mort. Des effluves puériles envahissent mon esprit à mesure que le bout de mes doigts glissent sur les touches froides. Que suis-je venu faire ici? Peut-être simplement constater l'étendue du temps qui a coulé sur mes mains. Peut-être réaliser que même si tout est semblable, rien n'est pareil. Peut-être aussi me rendre compte que toutes ces effroyables crises de courant sont choses du passé.

Rien n'est encore facile, mais tout est tellement plus simple. Le goût de m'évader, le goût que tout s'arrête, ces élans d'auto-destruction qui se dissipent. Le goût du lyrisme, lui, est resté. Le goût de créer aussi, créer quelque chose qui puisse un jour me dépasser, qui puisse avoir une portée insaisissable. N'est-ce pas le rêve de tout être humain que de vouloir, à sa manière, laisser sa marque, la plus infime trace de sa présence parmi sept autres milliards d'âmes esseulées? La chaleur et le reconfort des lettres et des mots qui s'assemblent pour former mes idées, c'est la seule chose que je puisse me léguer.