2007-03-01

Il était une fois dans l'est

Je quitte l'hôtel de Bill et Debby, mes premiers amis. Je suis un peu triste, mais je laisse ça pour demain.

C'est là, à ce moment là, que je réalise que je suis seul en pleine rue en Inde. Autour de moi, ya mille Indiens à l'intérieur de 10 mètres carré, des chiens et des vaches partout, plein de gens qui essaient de me vendre des trucs que je veux pas. Je suis à Pahar Ganj, quartier des routards, des guides improvisés, des arnaques.

À ma gauche et à ma droite, ya des petits commerces avec des enseignes poussiéreuses partout. Les fils électriques sont amassés en bordel gigantesque. Il ne semble y avoir aucun ordre logique, mais pourtant tout fonctionne.

J'avais trouvé un hôtel ou je voulais loger à mon arrivéedans mon guide de voyage. Après quelques minutes de repérage (il n'y a pas de nom de rues en Inde, ca complique un peu les choses), je le trouve, il est plein, on me réfère à un autre presque aussi bien.

Je m'installe et je retourne au restaurant de l'hôtel, à l'étage du bas. Je me sens plutôt bien de m'être lancé la dedans seul. Je m'acclimate. Moi qui avait juste été en Floride et dans l'ouest canadien avant, ça avait rien à voir ce que je vois là.

Je retourne à la rue et je rencontre la personne qui faut au bon moment. C'est Gezlar, un musulman d'environ 30 ans, habillé style très occidental. Il est sympathique et il connait bien l'anglais, il sait très bien comme beaucoup d'Indiens que c'est la langue de l'argent t souvent de la survie. Il a un bateau au Cachemire où vivent sa mère et sa soeur. Lui, il est à Delhi pour ramener un peu d'argent durant l'hiver et essayer de vendre ses voyages. Pas facile de vendre la Cachemire à un touriste ces temps-ci.

Durant 3 jours, Gezlar m'aide à connaître un peu l'Inde. Il me parle de choses qui faut savoir par rapport à Delhi. Il est très spirituel. La première chose qu'il m'emmène voir est la mosquée du sud. J'arrive au moment où tous les hommes s'assoient en face de l'hôtel. Il se mettent à chanter en coeur.

Moi qui est pas très religieux, quand les chants se sont élevés, j'ai senti une vibe incoyable. Gezlar chantait à côté de moi, des larmes coulaient sur ses joues. Il était littéralement emporté, ailleurs dans son monde.

La journée tire à sa fin. Gezlar veut me montrer sa chambre. C'est tout petit, ça sent pas très bon et ya pas de meubles, mais Gezlar s'en fou bien, qu'est-ce qu'il pourrait bien faire seul dans sa chambre, la vraie vie pour lui c'est dehors. Au passage, il me montre des photos de lui avec plein de touristes. Il tente de gagner ma confiance, et tranquillement ça marche.

Je repart de là, les idées un peu ébranlées. Arrivé à l'hôtel, je montre sur la terasse sur le toit. Entre 1000 coups de klaxons et plein de touriste un peu excentrique regroupés en ce froid soir indien, je regarde les étoiles. Yen a pas, la pollution au dessus de Delhi faisant que je les vois pas.

Pas grave, j'ai plein d'autres chose à regarder...

6 commentaires:

Philtre a dit...

Intéressant ton récit de voyage!

Léa a dit...

J'ai vraiment l'impression d'y etre...Merci

Une femme libre a dit...

J'ai une compagne de yoga qui est allée faire un stage de yoga en Inde. Elle me racontait que la deuxième journée, il y avait une mauvaise odeur dans la salle de yoga par ailleurs plutôt crasseuse. Et là, elle voit un tas de merde dans un coin, pas très loin du maître. Il n'en fera aucun cas et donnera son cours comme d'habitude. Les deux jours suivants, le tas de merde est toujours là!!! Explication d'un initié: Le guru est tellement spirituel qu'il ne la sent pas la merde, il est ailleurs, dans un monde moins trivial. C'est une toute autre conception de la vie.

Passionnant votre récit. Je me demande ce qui pousse un jeune de 20 ans à partir tout seul comme ça au bout de lui-même. Ça demande quand même une bonne dose de courage.

L'intense a dit...

@ Philtre: Merci!!

@ Caro: Alors, il ne te reste plus qu'à y aller pour vrai!!

@ Femme libre: Ça m'étonne pas bcp, l'odeur de la merde, c'est une partie importante de toutes les odeurs en Inde :P Je me rappelle être entré dans un temple hindou dans l'himalaya où ça sentait vraiment la charogne, au point que j'avais de la difficulté à rester en dedans!!

Les raisons de ce voyage là, c'était ma recherche de l'idéal. J'oublierai jamais la phrase que m'avait dit ma mère avant de partir: Le paradis que tu cherches Jeff il est dans ta tête. Elle avait raison.

Marc-Alex a dit...

C'est vrai que c'est intéressant. La question que je veux te poser est; Est ce que les touristes sont pointés du doigt avec un regard noir ou bien les Indiens sont accueillants ?

L'intense a dit...

@ Marc-Alex: Ça dépend vraiment de l'endroit où tu es en Inde, moi j'ai seulement été dans le nord, nord-ouest et il parait que c'est vraiment l'endroit le plus touristique. Donc pour bcp de gens, t'es vu comme un portefeuille, une source d'espoir pour les sortir un peu de leur misère. Donc en général, ils sont très très accueillants. Ils sollicitent beaucoup. L'argent du tourisme les aide énormément je crois. J'en ai rencontré quelques uns qui voulaient juste faire connaissance en toute sympathie, mais ils sont plutôt rares.

Le truc qui m'a frappé le plus c'est à quel point les enfants apprenaient l'anglais vite, j'ai tenu des conversations avec des jeunes de 10 ans et souvent ils étaient bcp plus habiles que leurs ainés. Les enfants eux se gênent pas pour nous regarder d'un air bizarre, surtout quand t'as la peau assez blanche, ça les intrigue.

En général, on est regardé avec un air intrigué, mais jamais menaçant. Surtout les plus petits villages où ils ont pas l'habitude des touristes. Et si tu as les roupies, c'est certain que tu vas être bien accueilli!! C'est un peu comme ici je trouve, ca dépend du quartier, des gens que tu croises, des endroits où tu vas...