2007-07-21

Le mâle alpha

Ça va pas bien au travail ces temps-ci. J'en ai parlé un peu dernièrement, je suis un peu en criss d'être revenu en région parce que les affaires sont pas très bonnes et ça me laisse un goût amer dans la bouche.

Sauf qu'hier, mon gérant m'a fait comprendre qu'il a vraiment hâte que je décalisse de son restaurant. Pourquoi ça? Parce que je conteste ses décisions (Des décisions qui ne tiennent aucunement en compte ce qu'est être un serveur qui travaille à 100 mètres de distance du bar service pis de la passe).

Pourtant, mon but la dedans c'est d'aider l'entreprise, c'est mon futur domaine de travail la restauration et ça me tient vraiment à coeur.

J'explique un peu la situation. Ces temps-ci, il fait plus ou moins beau et personne fait de l'argent ni d'heures, ce qui fait qu'on arrive de peine et misère à se ramasser 250$ par semaine. Pourtant, les gérant veulent toujours mettre un nombre de serveurs incroyable sur la terasse pour pas qu'un client attende sa bière trop longtemps (pour ensuite nous couper le plus vite possible pour pas qu'on fasse trop d'heures). Sauf qu'en faisant ça, nous les serveurs on fait beaucoup moins d'argent, surtout qu'il pleut toujours ces jours-ci. Alors, j'ai passé la remarque à mon gérant pour avoir comme réponse: Si tu savais comme je m'en caliss que tu fasses pas d'argent.

Et ensuite il continue.

- Tu recommence l'école quand toi?

- Septembre, pourquoi?

- Parce que tu vas finir de travailler ici ben avant ça.

Alors je sais à quoi m'attendre. En remettant en doute sa grande (!) compétence en restauration, je me place sur la corde raide. Parce que si ya une chose que je comprend bien dans ma jeune carrière de travailleur, c'est que les patrons sont souvent trop cons pour écouter leurs employés, ces gens qui sont souvent les mieux placés pour juger d'une situation parce qu'ils sont toujours directement impliqués dans celle-ci.

Ben non, au lieu de ça, on préfère nous surveiller et nous contrôler. Ils préfèrent tuer notre sens de l'initiative pour garder leur criss d'orgueil intact. Comme ça, mon gérant peut encore se sentir comme le mâle alpha, le tout puissant, celui qui décide comment ça se passe. Tout ça pour une stupide question de pouvoir. Quand les gens sentent que ça leur glisse entre les doigts, ils sont prêts à tout pour le garder.

Et c'est clair que quand je prend la défense des serveurs, que je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas, je ne me fais pas que des amis. Je suis trop naïf, idéaliste. Qu'est-ce que j'ai bien pu croire? Moi j'y connais rien à la terasse, je passe seulement ma semaine à travailler là.

Alors c'est décidé, c'est fini le sens de l'initiative. Il veut le pouvoir, ben il s'arrangera avec tous les problèmes. Je suis pas le premier qui se cogne le nez sur ce gars là et je réalise qu'il apprendra jamais de son travail et des gens autour de lui. Je veux jamais être comme lui parce que j'ai la ferme conviction que les employés, bien entourés et stimulés, sont le joyaux d'une entreprise parce qu'ils la connaissent sous certains aspects beaucoup mieux que leurs patrons.

J'avais un lien bien spécial avec cet endroit là parce que je sentais que les employés n'étaient pas considérés comme des voleurs et des lâches. Tout ça semble tristement changer pour tourner au vinaigre. Ils veulent tout sans rien nous donner.

Ya comme un lien qui s'est cassé hier. L'idéaliste que je suis a perdu une autre illusion pour réaliser avec dégoût que le monde des homme est une constante lutte de pouvoir.

Rien de plus...

5 commentaires:

Éternel-Étudiant a dit...

On croirait que tu parles du resto où je travaille, lolol
Je pense que c'est courant dans le monde de la restauration. Souvent il y a aussi de la jalousie, parce que les gérants font moins d'argent que les serveurs; mais j'imagine que ce n'est pas le cas à ton resto, à 250$ par semaine.

Une femme libre a dit...

"Si tu savais comme je m'en caliss que tu fasses pas d'argent."

Tout à fait inacceptable comme façon de s'adresser à quelqu'un! Je me demande comment vous faites pour supporter un tel manque de respect. Faut être fait fort.

Le Voyou du Bayou a dit...

Tu fais bien de lui dire ce que tu penses, à ce ti-coune en Power trip.

Y'en a pour qui, il ne faut jamais contester l'autorité. Peut-être si on veut garder tous nos acquis, mais pas si on veut être en paix avec soi-même. Dans la vie, sur les blogs, n'importe où, y faut dire ce qu'on pense, tabarnac.

Aphrodisia a dit...

Mon cher Jeff!
Si tu savais a quel point cette lecture m'a fait sourire!

Enfin je réalises que je ne suis pas partie de cette place pour rien.

Malheureusement ton histoire semble aller dans la même direction que la mienne.

Ce con m'a fait perdre ce boulot justement pour une connerie de gérant qui se déresponsabilise et qui se plaît a voir la merde s'accumuler.

J'suis partie de là, l'orgeuil blessé mais l'esprit libre.


Quand on crache en l'air ça nous retombes toujours sur le nez..
C'est p-e pas une grande théorie, mais elle est des plus vrais.!

BOn été Jean-François
Sèmes tout pleins de bonheur autour de toi, il te rapportera..
Bisous car moi je quittes après-demain pour les cousins Savoyards!
ciao
xx

L'intense a dit...

Le plus dur dans tout ça, c'est de nager entre les deux, faut contester mais pas trop, faut être docile mais pas au point qu'ils abusent de toi. Surtout, faut être capable de dire la vérité sans devenir un pisse-vinaigre...la marge est mince. Au moins, ça fait apprendre comment je vais dealer avec ça quand je serai patron...