2007-07-18

Envoye, tout le monde au pays des tas de graisses

J'ai presque rien à dire auourd'hui. J'ai la maladie du blogueur nouvellement matché et ma vie folle devient (presque) routinière. Va falloir que je retourne en ville pour avoir quelque chose à dire.

En fait, j'ai juste une chose à dire: je suis déçu du québécois moyen qui, au lieu de visiter les autres régions du Québec cet été, profite de la piasse à 95 cents pour aller dépenser son gros cash ramassé durant son année au pays des obèses.

Je dis pas ça uniquement parce que ça affecte mon portefeuille (ma région, contrairement aux autres années, n'est vraiment pas achalandée par les touristes, donc ma job de serveur s'en trouve autrement moins payante), mais aussi parce que ça correspond bien à la mentalité américaine de merde qui s'est implantée ici malgré nos (bientôt disparus) soucis de social-démocratie.

Maintenant, on s'en caliss pas mal d'encourager les régions du Québec qui, soit dit en passant pour ceux qui ne le savent encore pas, commencent à crever de faim à cause de l'exil de la production de bois vers la Russie et la Chine. On s'en caliss pas mal parce que ça nous coûte ben moins cher d'aller dépenser notre cash au states en hamburger géants, frites et liqueurs géantes.

Ça me fait chier parce que c'est seulement trop représentatif de la société. Les Québécois solidaires? Fucking bullshit. Pareil pour l'indépendance, pour convaincre le monde, on aurait juste à leur dire que la piasse québécoise vaudrait 1,50 amarikin pis tout le monde embarquerait. On est des vendus à l'argent et on pense juste au moment présent, aux 112$ qu'on peut sauver au détriment de la job qu'on pourrait sauver.

On parlait beaucoup cet hiver du fossé entre le Montréal et les régions. On devrait plus parler du fossé entre nos valeurs et notre liasse de 20$.

On est juste des esti d'Américains qui parlent français, caliss....

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis totalement en accord avec toi !
Il y a tant de belles choses à voir et découvrir ici.

Une femme libre a dit...

Vous allez bien, Intense? Tant de colère chez vous est inhabituel. Autre chose dont vous ne parlez pas sur votre blogue doit vous troubler ou vous faire souffrir.

Éternel-Étudiant a dit...

Je ne suis pas sûr que j'aime ta mentalité de "Québécois".
L'industrie du bois a fait de l'argent pendant des années, profitant d'un dollar artificiellement bas. Qu'est-ce qu'elles ont fait pendant ce temps, rien, juste empocher, empocher, empocher; quand, au contraire, elles auraient du investir pour renouveler la machinerie et améliorer la productivité pour faire fasse au reste du monde quand le dollar finirait par se rajuster. Mais non, elles ont préféré ne rien faire, penser à court terme et empocher les profits aujourd'hui, au détriment de demain. Maintenant que la triste réalité les rattrappe, au lieu d'admettre ses torts, l'industrie du bois accuse tous le monde et quête des subventions.
Peut-être que si les québécois arrêtaient de se fier au gouvernement, alors peut-être qu'ils passeraient plus de temps à innover, à s'améliorer, à s'investir dans leur domaine qu'à chercher des subventions et que le Québec au complet irait mieux.

Aphrodisia a dit...

Entièrement daccord l'éternel étudiant..
Ce qui est encore plus triste, c'est qu'on continu de se départir nos poules aux oeufs d'or...
L'aluminium, l'eau, le bois..etc
Bientôt on ne sera plus maître dans notre maison...
En plus d'avoir ravivé la roue de pauvreté pour les générations futures!

Le JP d'amérique a dit...

Wo minutes là... Je veux ben croire que les compagnies forestières, minières et autres ont exploité nos ressources sans retenues mais reste que ces compagnies donnent du pain sur la table à des milliers de personnes. Il est vrai qu'à Montréal, dans les tours à bureau, on s'en criss pas mal et on focus sur les maudites compagnies qui nous ont enlevés nos ressources avec notre argent mais en région, ces compagnies ont le quasi monopole de l'emploi. C'est ça que les gens de Montréal ne comprennent pas! Quand les compagnies forestières font des mises à pied, c'est pas dans les tours à bureau que ça se fait... c'est dans les usines, en région, n'en déplaise à tous les gens qui se complaisent dans le béton!

Voilà le fossé entre la ville et les région. Il est là. Aussi, une compagnie, c'est là pour faire de l'argent. Ça aussi, les québécois ont de la difficulté avec ça. Qui voudrait d'une compagnie qui ne fait pas d'argent?

Si on part du principe qu'on doit avoir un travail pour vivre une vie moyennement paisible en cette terre de casse de bain, l'impact social et environnemental de ces compagnies est secondaire. Je ne dis pas que ce n'est pas important... Je dis que sa passe en deuxième. Commençons par diversifier l'économie de nos régions avant de crier au loup que toutes ces compagnies là sont de la marde. Quand on aura trouvé des emplois pour ces travailleurs qui vous fournissent en passant des choses que vous utilisez à tous les jours (bois, papier, aluminium, etc.), là, et seulement là, on pourra se le permettre.

En passant, pendant que le montréalais du plateau va faire son épicerie et achète italien, grecque, francais, américain, espagnol, asiatique, l'agriculteur dans sa terre des cantons de l'est, lui, se fait tuer à l'ouvrage pour réussir à nourrir ses enfants.

Tout ne passe pas par les gouvernement. Mais ce n'est pas le gouvernement qui va nous donner l'entrepreneurship. Moi, je crois que le québécois moyen chiâle beaucoup mais ne fait rien d'autre qu'écouter Sucré Salé à TVA.

En terminant, les arguments de l'éternel-étudiant sont justes... et aussi faciles. Tout n'est pas blanc ou noir. La faute n'est pas plus aux gouvernements qu'aux compagnies. La fautes est à nous, con-fortables, qui sommes incapables de changer nos habitudes de vie. C'est un exemple patent de la déresponsabilisation du québécois.

Je nous aimes tous, quand même!

L'intense a dit...

@femme libre: Je t'avoue que je suis très déçu d'être retourné à la campagne cet été pour constater que les vacances de la construction ne sont plus ce qu'elles étaient et que pour sauver 2$ de gaz les québécois sont prêts à tout. Ça me fait penser à un livre que j'ai lu pour les français qui arrivent au Québec et qui dit: N'oubliez pas, ce ne sont pas des français, ce sont des nord-américains francophones... Comme si finalement on avait pas tant de distinctions avec les américains.

@Éternel étudiant: T'as absolument raison, ils en avaient rien à faire de devenir plus productif et là maintenant ils se retrouvent sur le cul. Il nous reste plus qu'à subventionner les pétrolières pour continuer sur notre avancée d'a-plat-ventrisme typiquement québécois.

@Aphro: On va retourner au temps de duplessis si ça continue comme tu dis :P Au moins on va avoir l'asphalte pis l'électricité dans notre villâge...

Désolé pour ce déversement de fiel intense ;)

L'intense a dit...

@Jp: tu soulèves un autre problème en parlant de diversification. Ici les gens se battent encore pour implanter un coeur artificiel à l'industrie du bois alors qui faudrait plutôt se diversifier (mais diversifier quoi?!) ou encore se spécialiser dans un domaine d'avenir. Le seul obstacle à ça c'est d'amener les gens et le capital à 2 heures et demi de Montréal pour que ça se réalise.

T'as raison sur le fait qu'on chiale fort et qu'on fait pas grand chose, c'est bien nous ça. Mais la mentalité change tranquillement et les québécois vont ben finir par arrêter de cracher sur les entrepreneurs parce qu'ils font du cash...en tout cas j'ai espoir.. :)

P.S: Sucré salé c'est pas un peu plate comme émission ça? :P

Éternel-Étudiant a dit...

C'est sûr que ce n'est jamais tout blanc ou tout noir.
Un livre que j'ai bien aimé qui montre bien cette dichotomie, c'est "La grande désillusion" de Joseph Eugene Stiglitz.
On y apprend comment la mondialisation est une bénédiction pour la pluspart des peuples, du plus pauvre au plus riche, mais seulement quand ce sont les mêmes règles qui s'appliquent pour tous et qu'il s'agit d'une vrai mondialisation. Le problème, ce n'est pas le concept de la mondialisation, mais comment il est appliqué par les État-Unis qui imposent toutes sortes de règles qui dénature le concept et favorisent les américains au détriment des pays du tiers-monde. Une chance, le pouvoir est tranquillement entrain de mieux se répartir à travers la planète.