2007-06-04

La vie commence

Ma mère, qui a enfanté cet éternel célibataire idéaliste que je suis, m'a toujours répété avec conviction une multitude de phrases clées qui guident sa vie. Pour donner une idée, c'est un peu dans le style de Coehlo, à la limite du cucul, mais rempli de sens et de bonne volonté.

C'est ce que j'aime bien de ma mère, elle me donne des conseils auxquels je ne crois pas au début, puis finalement je réalise avec les jours, les mois et les années qu'elle a trop souvent raison. Mais bon quand on est jeune, faut se casser la gueule pour apprendre, les conseils ne suffisent pas.

Elle porte tout la gentillesse du monde dans ses paroles. Les gens, même bien des années après l'avoir rencontrée, se souviennent toujours de sa gentillesse et de son positivisme. C'est elle qui me pousse tous les jours à vouloir m'améliorer en tant que personne. C'est de elle que je tiens une grande partie de ma spiritualité, même si je ne veux souvent pas m'avouer que ses idées quelquefois tordues de biologie totale ne s'appliquent que trop bien au monde qui m'entoure. C'est elle qui m'a réconforté à l'idée de vieillir, car elle me dit et me montre l'exemple qu'en vieilissant on a le choix d'aigrir ou encore de devenir plus heureux et serein qu'on l'était jeune.

C'est aussi elle qui m'a poussé à retourner à l'école après mon année de voyage/travail. Dans sa jeunesse, à cause de la pauvreté de sa famille, elle n'a jamais pu aller à l'université. Elle qui adore apprendre et qui comprend les choses rapidement, elle aurait vraiment été une bonne élève studieuse et disciplinée.

Elle me repète souvent qu'elle a réalisé beaucoup de buts qu'elle s'était fixée jeune. Elle s'est donnée corps et âme à son travail pour se sortir de la misère de son quartier. Sans elle, au bureau, tout partirait dans tous les sens, elle est l'âme de l'endroit et sans elle rien de fonctionne très bien. Bien sûr, comme tout le monde avec les années, elle a accumulé quelques regrets, mais elle ne les laisse pas anéantir sa vie comme trop de gens le font.

Il y a quelques jours, à mon retour à la maison familiale, m'a mère m'a dit que mon père pensait à changer d'emploi. Il est notaire et il n'a plus la flamme pour son métier. D'ici quelques années, il aimerait peut-être devenir inspecteur pour la chambre des notaires, ce qui lui permettra de vendre son bureau. Ma mère qui travaille avec lui depuis 25 ans pourrait donc aussi quitter.

Je lui ai glissé comme ça dans la conversation que c'était alors le temps idéal pour elle de réaliser son rêve d'aller à l'université.

- Je suis pas trop vieille pour ça?

- Maman, à 50 ans (en fait 48 :) de nos jours, la vie ne fait que commencer....

- T'es vraiment sérieux là J-F?

J'aimerais tellement qu'elle le fasse et qu'elle passe par dessus le fait qu'elle aura 50 ans.

J'aimerais bien un jour passer à l'Uqam ou l'UdM et voir ma mère en classe toute concentrée et joyeuse, en train de suivre ses cours de nutritioniste. Elle serait bonne j'en suis sûr.

Et elle le mérite tellement

4 commentaires:

Aphrodisia a dit...

c'est un beau post..
Un gars qui parle de sa mère c'est toujours 'cute'!
:P

Une femme libre a dit...

Les hommes qui aiment leur mère comprennent les femmes et font les meileurs amants.

My a dit...

Dis ça à ta maman: dans mon cours, un père et sa fille étaient assis tout près l'un de l'autre. Quelle belle complicité n'est-ce pas.
Son âge ne changeait rien à son goût d'apprendre, personne ne le jugeait. Elle doit foncer! Un autre buts dans sa vie serait atteint:)

Anonyme a dit...

wow, ça me donne le goût d'avoir une mère à nouveau... Encourage-la à foncer vers ses rêves, y'en a trop qui le font pas...