2008-01-06

Mais ça, c'est une autre histoire

J'en parle souvent, Montréal m'intrigue, m'obsède, me désole et me charme tout à la fois. C'est encore plus vrai quand je reviens de la campagne, là où tout est tranquille, là où tout est silence et là où le temps semble compté à la journée au lieu d'à la minute.

Ce qui m'intrigue le plus ces temps-ci, c'est le bruit. Parce que même si cette ville est indéniablement bruyante (encore là, c'est relatif quand je pense aux klaxons de New Delhi qui résonnaient dans ma chambre d'hôtel en pleine nuit, voyez-vous les Indiens utilisent leurs klaxons pour signifier leur présence et comme ya trop d'Indiens en Inde, imaginez la belle symphonie..mais bon, ça c'est une autre histoire...).

Mais au delà de bruit ambiant, c'est l'absence de bruit que je réalise; l'absence de discussions dans le métro et dans le bus. Ce genre de règle non écrite qui nous empêche de parler à notre voisin de siège. C'est une règle stupide, il va s'en dire, surtout compte tenu du niveau de volume vocal exubérant que préconisent les utilisateurs de cellulaire (pensons seulement à l'Âge des ténèbres).

J'étais à la patinoire du parc Lafontaine en pleine partie de hockey et ça m'a frappé. C'était le silence le plus complet. Absence de communication, comme si personne osait parler...un genre d'omerta public.

C'est peut-être parce que on laisse les machines parler et agir à notre place, elles font tellement de bruit maintenant.

Ça me rappelle ce matin de fin de semaine l'an dernier où j'ai croisé un nouvel arrivant. Le gars connaissait pas nos règles non écrites montréalaises et a tout de suite voulu entamer une discussion. C'était un Algérien d'environ 30 ans, un gars sympathique qui donnait tout de suite l'impression d'être un ami de longue date, un gars souriant et fraternel, comme beaucoup d'arabes que j'ai connu en voyage. Il en revenait tout simplement pas que les gens ne se parlent pas dans le bus, que personne ose entrer en contact. Il ne connaissait pas le fonctionnement de notre bulle I Pod - Cell - DVD - Techno shit. Il était encore vierge de tout ça...

Il se contentait tout simplement de parler à un autre gars, dans le bus...

5 commentaires:

Le JP d'amérique a dit...

Il s'agit simplement de dire «bonjour» à un inconnu sur le trottoir pour constater la stupéfaction des gens lorsqu'on leur adresse la parole.

... Ou encore quand notre voiture est enlisé et que les gens passent sans nous offrir de l'aide.

Mourrial est un peu une ville qui parl;e énormément pour ne rien dire. Sans être anti-Mourrial bien sûr.

Content de te relire L'Intense!

Le Voyou du Bayou a dit...

Toujours vivant? Donnes nous signe de vie plus fréquemment!

My a dit...

Ça fait changement de l'échange de salutations sur la piste cyclable de ta campagne non?;)

Lilith a dit...

C'est le paradoxe du courant (social) intimiste!! On se pavane, on s'assure que notre auditoire sait qu'on a une vie tellement exhubérante qu'on ne peut l'arrêter le temps de prendre le bus, qu'on n'est jamais seul... Alors qu'on ne sait plus comment approcher les autres qui nous entourent, qu'on est conditionné à préserver une bulle de solitude. Et ça paraît plus que seulement dans les autobus, à en juger par notre cruel individualisme.

Le feu a dit...
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