2010-11-27

Sur la route

J'avais pas le goût de le partager depuis quelques mois, ayant cru pendant un certain temps qu'un blogue n'est qu'une manière plus ou moins officielle d'afficher nos traits de personnalité narcissique.

J'avais tout faut. Un blogue n'est qu'une manière d'exprimer ce qu'on est, qu'on soit narcissique ou non. En fait, si je suis ici, c'est pour un certain désir de partager les choses qui peuvent m'arriver et aussi pour me bâtir une oeuvre personnelle (le mot oeuvre utilisé ici ne comportant pas nécessairement de hautes aspirations) pour constater comment le temps peut me changer et agir sur ma personnalité.

Alors j'ai procédé à la revue de tout ce que j'avais écris ici dans les 3 dernières années. Ayant eu le temps de prendre une certaine distance, j'ai pu constater à quel point cet intense qui écrivait et crachait sa vérité avec fureur était imprégné d'un idéalisme beau à voir, mais difficile à vivre, qui s'est quelque peu évaporé avec le temps. Les rêves en vieillissant sont toujours aussi beau, mais ils me semblent plus ancrés dans la réalité (paradoxe, quand tu nous tiens). En relisant, j'ai pu lire aussi une certaine rage, une frustration qui découlait de l'écart trop grand entre ce que j'aurais souhaité et ce qui arrivait. Aucun détachement face à ce qui arrivait comme si le monde allait m'avaler. Trois ans plus tard, je constate que le monde ne m'a jamais avalé et ne m'avalera jamais. Pourquoi m'en faire autant? Pourquoi mettre la misère du monde sur mes épaules?

Peut-être ais-je perdu cet idéalisme qui m'habitait, mais j'ai aussi heureusement perdu cette frustration qui m'empoisonnait l'existence. Au creux de mon oreiller, tout près du sommeil, je me permet encore de rêvasser, seulement je rêvasse autrement, en imposant des limites au monde extérieur sur mon fort intérieur. Je contemple les utopies, c'est tout.

Et c'est très bien ainsi

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