2007-12-12

En plein coeur

Je viens de terminer l'Âge des ténèbres. Je suis encore dans ce fameux moment à la fin d'un film où on se sent encore transporté par les émotions et les images qui nous ont envahi.

C'est comme si j'avais reçu un coup de poing en plein coeur. Même si c'est une vision hyper cynique de la vie, je me suis reconnu dans ce Arcand là, dans cette vision désolée, tout en étant quelque fois porteuse d'espoir, de la vie. Une vie sans trop d'échapatoire, sans trop de solution, mais tout de même un filet d'espoir, un tout petit filet... faut juste le arriver à le tenir du plus fort qu'on peut, sans le couper par acharnement.

Au fond ce que je réalise avec le temps, c'est qui faut juste pas se laisser avaler par la vie. Faut pas se laisser entraîner au fond. Peut-être qui faudrait seulement être tous plus naïfs, un peu comme des dopés à la religion qu'on voit dans les reportages au Bangladesh. Allah Agba, les voix de Dieu sont impénétrables, le fameux mystère de la vie, celui qu'on implore quand on arrive plus à respirer après que la vie nous ait envoyé ses fameux coups de barre en plein visage.

Pourtant, faut pas croire que je suis si délusionné par la vie. Tient, je suis un peu comme Arcand dans ces entrevues, je crois souvent que tout est trop absurde pour en pleurer trop longtemps. Je ne baigne pas dans le malheur, peut-être que je me contente seulement de le cracher sur la toile afin qu'il y colle et qu'il y reste pour pas qu'il n'envahisse ma vie comme trop souvent on le fait.

C'est peut-être elle qui me fait croire en tout ça, parce qu'avant j'étais franchement désillunionné et lucide. Aujourd'hui, ya une certaine vision idéalisée des choses en laquelle j'ai recommencé à croire.

Je m'inspire d'elle qui me fait réaliser que mon coeur n'est pas une pierre froide et que l'amour peut y couler doucement, de lui qui me convainc que faire travailler mon encéphale peut m'apporter un réel plaisir, de eux qui me font penser que l'amitié peut apaiser les plus grandes angoisses. Pourtant, je ne peux m'empêcher de te croire Voyou quand tu craches ton dégoût, de croire Arcand dans son cynisme extrème et de penser que tous ces prophètes de malheur qui envahissent depuis toujours les espaces publics pour annoncer la fin du monde n'ont, en quelque part, que trop raison.

Un paradoxe vivant, je suis

2007-12-10

D'une pesanteur

Dans presque tout ce que je lis ces temps-ci sur la blogosphère, je sens de la solitude.

C'est fou comment on arrive jamais à la cacher celle là. Ni la détresse d'ailleurs

On finit toujours par l'apercevoir dans le fond des yeux de ceux qui se cachent derrière leur masque. Elle s'infiltre dans le creux de notre iris, dans nos traits, elle s'imprime au fond de notre âme. Elle parvient même à se loger aux bouts de nos doigts.

Je me fais bien rire en me croyant transparent alors que j'ai tant de facilité à détecter la misère des autres.

Et pourquoi suis-je obsédé par cette photo dans la chambre de mon coloc, celle où un guitariste complètement défoncé essaie de nous faire croire, l'instant d'un flash, qu'il est heureux...

2007-12-05

Passage à vide, avec oreiller et grosse couverte

Après avoir cherché et cherché, tourné en rond dans mon appart à la poursuite de ce qui pourrait arrêter les sombres projets de Mario dumont (j'ai du temps à perdre), j'ai bravement décidé de bien m'asseoir sur mon divan avec un café afin de refléchir à ce que je pourrais faire pour arrêter cette terrible conspiration...

Pourquoi sur mon divan? C'était confortable, rien de plus

Mais j'en suis resté là.

Changement de sujet

Je suis loin d'être un expert côté politique, mais entre ce que j'ai lu sur la politique des années 60, 70 et même dans les années 40 avec Godbout et ce que je vois aujourd'hui...ya une sacré marge.

Je peux pas croire qu'on est plus con qu'on l'était. On est encore plus éduqué (quoique peut-être pas du côté de la langue, mais ça c'est un autre débat...), ça devrait normalement pousser notre taux de stupidité vers le bas, et pourtant, pourtant!

En fait, je crois pas qu'on est stupide. Mais on a été habitué au confort. Ici, tout est en fonction d'être confortable pour nos fesses. Nous belles petites fesses uniques! (merci passe-partout).

Alors maintenant, on pense la politique comme on pense notre vie...en fonction de notre confort immédiat. C'est plus fort que nous, c'est la télé qui nous l'a appris à coup d'annonces Brault & Martineau.

Ya quelque chose en dedans de moi qui me dit que c'est pour ça qu'on a plus de grand projets, qu'on se contente de plein de petits projets, qu'on fait de la politique à la journée, qu'on cherche pas à voir plus loin que le bout de notre nez.

Quand c'est rendu qu'on essaie de te vendre une machine à abdo qui est censé de ne pas faire forcer, c'est que le confort est vraiment rendu partout, n'importe où, n'importe comment.

Le clientèlisme fait foi de tout.

2007-11-30

Des fois

Des fois, ya rien qui marche.

Des fois, je donnerais tout pour retourner à l'insouciance de mon enfance, seulement quelques heures...

Quand je me sens dans cet état, je me remémore toujours le souvenir lorsqu'à mes 5 ans ma mère me ramenait de chez la gardienne. C'était en hiver, de gros flocons humides tombaient sur le pare-brise de la voiture. Je me sentais comme enveloppé par eux, enveloppé par la vie...

Je me sentais tellement bien

2007-11-26

Merci mon Dieu!

Enfin! C'est arrivé!!

Un journaliste qui a bien des défauts (il se croit un peu trop par moment et utilise quelquefois une rhétorique douteuse...), mais aussi beaucoup de qualités (la principale étant de voir clair la plupart du temps)

Merci Pat Lagacé pour ce texte qui anéanti la plupart de nos croyances les plus stupides.

C'est le dernier billet sur ce sujet qui m'exaspère. Fallait bien un jour boucler la boucle...

2007-11-19

(Pause)

Ça serait pas honnête de continuer.

Alors la seule chose à faire c'est de tout mettre à pause, ce blogue est en pause, le temps que les sujets et le goût d'écrire reviennent. Ils n'y sont plus pour l'instant.

Faut pas que je me leurre, je vais peut-être poster encore. Mais cet espace, pour vivre pleinement et pour que j'en sois fier (ce qui est le but principal de la chose), ne doit pas continuer à être sous- alimenté, nourri sporadiquement lors de moments perdus ou scolairement improductifs.

En fait je vais sûrement poster. Ça va seulement se faire sur un autre ton, sur une note différente. Peut-être que la formule du "je note un peu où je vais et ce que je fais sur cette grande toile d'araignée remplie de pervers" va convenir.

J'ai été content de voir pendant un bout de temps que cet espace avait intéressé des gens et, à bien y penser, cet endroit m'a permis cet hiver de me recréer un univers, un espace que j'avais délaissé au profit de mon conflit intérieur. Les archives me permettent de revoir mes premiers pas malhabiles et étonnants dans la nouvelle vie que je me souhaitais.

Alors je me demande si j'y suis parvenu. Oui, en grande partie. Mais la quête finit jamais, même si certains jours on aimerait que tout s'arrête seulement quelques instants.

Ça n'arrête jamais

Libertad

Une autre parenthèse insignifiante:

Est-ce que je suis le seul à avoir l'impression que tout le monde a un balais dans le cul à "Tout le monde en parle"?

(Drôle de façon d'amorcer un texte, j'en conviens)

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Définition de Tricot Machine par l'albinos: "C'est comme du Vulgaires Machins, mais en plus smooth..."

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Tricot Machine: Mea Culpa, je suis en retard dans les nouvelles...Ce groupe là est trop génial!!!
Comme tout le monde, je dois avouer que j'ai un coup de coeur.
Coup de coeur aussi pour la voix de Pascale Picard qui m'amène au creux de ma tête ce soir, qui me transporte.

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Comme certains le savent, c'est pas moi qui ait la meilleure mémoire. Mon bon copain Marts me rapelle d'ailleurs souvent en plein de détaisl des événements de notre jeunnesse alors que j'ai déjà tout oublié. Curieusement, les seuls souvenirs qui me restent en tête en permanence sont ceux où je suis entre 2 moments de ma vie, en train d'écouter de la musique.

Ça me rassure de savoir qu'à la fin de ma vie, quand tout le monde aura disparu, je pourrai me conforter dans ces vieilles chansons qui ont décoré mon chemin...

2007-11-14

Jé cri com je parl

Ces temps-ci, je suis enseveli sous les travaux d'équipe. Alors j'ai l'incroyable chance de côtoyer toutes sortes de personnalités plus marginales, agréables et détestables les unes que les autres.

Ça me permet de me pratiquer dans cet art complexe et imprévisible que sont les rapports humains. Ça me permet de me rendre compte que je suis pas aussi irresponsable que je pensais l'être. Ça me permet (aussi) d'être en beau criss après des gens qui se trouvent sans reproche.

Et ça m'introduit difficilement à ce concept infiniment fragile et valorisé de nos jours que l'on appelle l'estime de soi. Avec toute la bullshit qui est en train de se passer dans les écoles primaires et secondaires qui valorisent les "bon, ton travail c'est de la marde, mais t'as fait plein d'efforts alors c'est beau mon grand je suis fier de toi!!", j'ai pas hâte de voir comment on va dealer avec ça dans quelques années.

J'ai donc le regret de constater que pour beaucoup, le français se résume à un message texto de cellulaire avec les conséquences fâcheuses que ça implique.

Dans un travail d'équipe, ça implique malheureusement qu'un gars qui connait le français et la syntaxe se tape une grosse partie du travail.

Ça implique aussi qu'on a pas le droit de dire à la personne qu'on jetterait son travail à la poubelle juste en regardant le nombre d'erreurs dans une ligne. À cause de ce truc d'estime de soi.

Alors ok si c'est de même, je me lance:

Vous êtes tous beaux, vous êtes tous fins, vous êtes tous bons pis tout ce que vous faites mérite une acclamation debout parce que vous y avez mis tellement d'efforts.

Mais la réalité dans tout ça, c'est que même si tu travailles fort "comme un grand", ben ton travail vaut encore autant de la marde. La vie c'est pas juste une question d'effort.

La vie c'est cruel parce que même si tu fais des efforts, tu peux être nul pareil.

Bon non voyons je niaise, félicitations à tous, on va finir par battre notre record de nullitude.

Certains diront que je suis élitiste, c'est parfaitement vrai.

2007-11-12

L'homme riche

Rien de très pertinent à dire en ce début novembre. Pas de déchirage de chemise, pas de revendication à faire, juste le temps d'être heureux et de pas penser trop loin.

J'adore l'amour en novembre, ça a l'air niaiseux dit comme ça, mais souvent j'ai été en couple l'été et c'est la première fois que je me rend au stade de l'automne. Je trouve que ça fait du bien au coeur quand tu te sens bien comme ça même si les arbres sont rendus si ternes. Une preuve que c'est bien plus les gens qui nous entourent qui mettent de la couleur dans notre vie que n'importe quoi d'autre.

Je regarde tout ce qui arrive autour de moi et je peux pas m'arrêter de penser que même si j'ai pas tant d'argent, ma vie n'a jamais été aussi riche. Je dis pas ça pour me vanter, je suis juste content de voir que ça peut pas toujours aller mal, que souvent la vie est un long fleuve tranquille, même si y'aura toujours une tempête tropicale qui nous guette, quelque part.

Pour l'instant, je sillonne le fleuve dans la vallée, bien niché au creux des montagnes, bien à l'abris des catastrophes, le coeur et l'âme en paix

Ma copine veut acheter un foulard en soie pour la fête à ma mère.

Je sais pas pourquoi, ça m'a inspiré une vision d'elles, les deux femmes de ma vie, le visage au vent, la soie qui caresse leur nuque tout doucement...

Ça explique bien pourquoi, en plein milieu de cette nuit froide de novembre, un sourire se dessine sur mes lèvres.